Comment détecter les employés qui font du présentéisme

Présentéisme au travail:

S’il est vrai que l’absentéisme coûte des milliards de dollars aux entreprises canadiennes chaque année, son envers, le présentéisme, serait encore plus coûteux. Ce dernier phénomène est toutefois pas mal plus difficile à détecter.

Présent sans l’être vraiment

Selon Julie Cloutier, professeure au département d’organisation et ressources humaines à l’ESG-UQAM, le présentéisme peut être défini de deux façons.

Dans le domaine de la santé au travail, le présentéisme se traduit par une « diminution du rendement du travailleur pour des raisons de santé ». Et cette diminution est bien involontaire. « Le présentéisme découle du fait que le travailleur n’est pas en pleine forme lorsqu’il se rend au travail, explique Julie Cloutier. Ce faisant, ses capacités réduites ne lui permettent pas de donner une prestation de travail comme il le fait généralement. »

Par exemple, un travailleur peut se présenter au travail, malgré une grippe. Cette personne aura de la difficulté à se concentrer, elle n’aura pas d’énergie, elle abattra moins de travail dans une journée et commettra des erreurs : bref, on assiste à une baisse générale de la performance.

Dans d’autres cas, il peut s’agir d’un comportement improductif volontaire. « Le travailleur fait moins d’effort au travail. Par exemple, si le temps de travail n’est pas surveillé, il arrive en retard, part avant la fin de son quart de travail, prend des pauses excessivement longues. S’il n’y a pas de supervision directe, le travailleur peut s’adonner à des activités personnelles sur ses heures de travail, réaliser ses tâches trop lentement, porter peu d’attention à la qualité de son travail », indique la professeure.

L’importance de l’environnement de travail

Lorsque le présentéisme est volontaire, le contexte de travail y est souvent pour quelque chose.

« Selon les études, la réduction volontaire des efforts est attribuable aux normes véhiculées par les employés, au sentiment d’iniquité ou au sentiment de ne pas être considéré et respecté par le superviseur ou l’employeur », avance Julie Cloutier.

Les travailleurs peuvent pratiquer le présentéisme si le comportement semble accepté au sein de l’entreprise, surtout si d’autres employés se tournent les pouces et que l’employeur n’est jamais intervenu pour faire cesser ce comportement.

Le présentéisme peut aussi être accentué par un sentiment d’iniquité. Cela peut survenir lorsqu’un travailleur compare son salaire avec celui de ses collègues, et qu’il estime être sous-payé pour le travail qu’il fait. « Pour se faire justice lui-même, le travailleur en fait moins. Ce qui rétablit, dans une certaine mesure, l’équité », ajoute Julie Cloutier.

Finalement, le sentiment de ne pas être considéré par son employeur compte aussi pour beaucoup. Le présentéisme devient ici un mécanisme de protection pour les travailleurs qui se sentent dénigrés. « Ils doivent se montrer à eux-mêmes qu’ils ont assez de dignité pour ne pas se laisser faire », fait valoir la professeure.

Pour contrer le présentéisme, les entreprises auraient donc intérêt à se soucier d’abord du bien-être mental de leurs employés, en plus de former les gestionnaires afin de mieux reconnaître les signes de ce mal… du présent.

 

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