Comment gérer l’intrapreneuriat ?

L’intrapreneuriat, soit se comporter en entrepreneur au sein de son entreprise est la nouvelle attitude recherchée par bien des dirigeants chez leurs employés. Elle demande toutefois de l’adaptation, de la latitude et parfois un véritable changement de culture organisationnelle. Voici comment permettre à ses intrapreneurs de s’épanouir.

À son arrivée à la tête de la banque en ligne ING Direct en 2008, Peter Aceto a complètement changé la culture de l’organisation. Le nouveau président a aboli certains privilèges des dirigeants et a pris lui-même des appels de clients. Peter Aceto a aplani la hiérarchie de son entreprise, allant même jusqu’à organiser un référendum sur son leadership et remettant beaucoup d’initiatives entre les mains de ses employés.

C’est ce genre d’attitude que recherche la stratège en changements organisationnels Eve Zeville, CRHA, puisque chez ING Direct, maintenant appelé Tangerine, l’exemple venait du plus haut niveau. Le message était fort pour les employés: engagez-vous à 100%. Pour réussir un tel changement de culture, une entreprise doit d’abord définir clairement sa vision du futur et les valeurs qu’elle veut promouvoir. « Il faut par contre les traduire en actions importantes pour cette organisation, ses façons de faire. Ce sera très différent dans une entreprise en finance et une entreprise de l’industrie manufacturière », souligne-t-elle.

Un centre d’appel peut par exemple octroyer 500 $ de dépenses discrétionnaires à chaque employé, afin qu’il puisse satisfaire des clients mécontents ou leur offrir un petit cadeau. « Ce genre d’initiative incite la responsabilisation de l’employé, explique Eve Zeville. Si on n’a pas cette latitude déjà présente culturellement dans l’entreprise, le changement peut être plus long. »

Dans une firme de 5000 employés, au moins 250 de ceux-ci sont des innovateurs naturels et 25 seront de réels intrapreneurs, selon Vijay Govindarajan et Jatin Desai du Harvard Business Review. En première ligne, ils sont les mieux placés pour savoir quoi améliorer au quotidien.

Eve Zeville admet que bien souvent, la résistance ne vient pas des employés, mais des cadres. Le droit à l’erreur est primordial pour instaurer une culture intrapreneuriale, mais si l’entreprise entretient une plus grande aversion au risque, elle donnera moins de latitude à ses employés. La confiance est primordiale pour que des initiatives imaginées par les employées aient du succès.

Incubateurs d’idées

L’Initiative intrapreneuriale, un organisme sans but lucratif, pousse le concept encore plus loin. Elle aide à créer des projets d’affaires innovants au sein d’une entreprise existante. Il ne s’agit pas de préparer la relève, mais de permettre à un intrapreneur, soit un enfant du propriétaire ou un employé motivé, de bénéficier des ressources de l’entreprise mère pour en créer une nouvelle.

« Même si je fais de l’hôtellerie et que mon fils veut travailler dans les nouvelles technologies, je peux par exemple lui prêter mon comptable trois heures par semaine sans qu’il ait à en assumer les coûts. C’est donner du temps », explique le président de la Fondation des familles entrepreneuriales, Olivier de Richoufftz.

Que ce soit dans une grande corporation ou une entreprise familiale, le but est ultimement de transformer les entreprises en véritables incubateurs de nouveaux projets.

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