Ragots et potins au bureau peuvent être néfastes pour une carrière. Comment en venir à bout d’une rumeur ?
Bien malgré nous, le commérage nous suit jusqu’au bureau. On a ouï-dire qu’un employé est cocu, il paraît qu’untel est « gratteux », apparemment que l’autre est alcoolique… Avec le bouche-à-oreille, une rumeur s’enflamme vite et prend souvent des proportions démesurées. Et le mal est fait rapidement. Même si elle est fausse, la rumeur persiste, et il devient difficile de la faire taire.
« La meilleure façon de venir à bout d’une rumeur, c’est de ne pas la laisser naître ! lance Gilles Simard, CRHA, professeur titulaire au département d’organisation et ressources humaines à l’UQAM. Si une rumeur part, il faudra rectifier les faits. Cette tâche tombe souvent dans la cour des gestionnaires. Et plus la rumeur est forte, plus la confiance des personnes concernées diminuera. Alors, moins il y a de rumeurs, mieux c’est, pour tout le monde. »
Aller au front
L’humour est une arme qui peut servir, à condition que la rumeur ne porte pas préjudice à votre personne. Les ragots circulent souvent dans le dos des personnes concernées : dégonfler le ballon des collègues malveillants en abordant vous-même la raillerie peut y mettre fin.
Si la rumeur est au contraire préjudiciable, mieux vaut procéder à une mise au point avec la personne qui l’a lancée, en toute honnêteté. On peut également rallier des collègues qui nous aideront à démentir la rumeur. Ils contribueront ainsi à briser la chaîne de ouï-dire.
Parfois, une mise au point à plus grand déploiement s’impose, par exemple, lors d’une réunion.
Dans les cas où la rumeur serait carrément diffamatoire (par exemple, une histoire de vol au sein de la compagnie), la solution serait alors d’en parler à ses supérieurs. Ils pourront rectifier les faits et avoir une rencontre sérieuse avec les lanceurs de fausses alertes.
Les conséquences psychologiques sur les victimes
On oublie trop souvent que les rumeurs persistantes ont des conséquences psychologiques sur un employé. Les potins si croustillants pour les uns peuvent être toxiques pour les victimes.
La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail est claire à ce sujet : répandre des rumeurs constitue une forme de harcèlement psychologique en milieu de travail.
Les conséquences sur les individus sont nombreuses, en plus d’être souvent niées ou banalisées. On parle entre autres de problèmes de santé physique ou mentale, comme l’anxiété, la dépression, voire le suicide ; de dépendances comme l’alcoolisme ou la toxicomanie ; de difficultés professionnelles qui peuvent pousser un employé à s’absenter, à devenir invalide, à perdre son emploi ou à démissionner. Cette conséquence entraîne par la suite des pertes financières importantes pour la victime, qui peuvent avoir des répercussions sur sa vie familiale ou conjugale.
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