Gig economy: devriez-vous embaucher ou sous-traiter?

Dans certains secteurs hautement spécialisés, la tendance est d’engager à forfait les meilleurs talents le temps d’un mandat. Mais est-ce le meilleur choix pour une organisation? On en parle avec un conseiller en RH.

« Le phénomène n’est pas nouveau, note Jérôme Côté, CRHA et associé délégué chez Normandin Beaudry. Il existe depuis toujours, d’une part, des gens qui décident de s’établir à leur compte et, d’autre part, des entreprises qui préfèrent sous-traiter une partie du travail à l’externe. »

Le conseiller admet toutefois que la conjoncture favorise tout particulièrement le recours à la main-d’œuvre externe : « L’arrivée des nouvelles technologies a amené une réorganisation du travail : les équipes peuvent désormais travailler à distance. »

De plus, la pénurie de main-d’œuvre hautement spécialisée de certains secteurs rend difficile la rétention de talent au sein des entreprises. C’est pourquoi les organisations sont tentées de se tourner vers des plateformes comme Upwork ou 10x Management pour trouver les meilleurs professionnels, qu’ils engageront le temps d’un contrat.

D’où l’émergence de la gig economy, aussi surnommée l’Uber economy ou l’économie des « petits boulots ».

« La stratégie a ses avantages et ses inconvénients », souligne Jérôme Côté. En voici un aperçu.

En quête de souplesse et de rapidité
Le premier avantage est stratégique : « On va chercher une main-d’œuvre à laquelle on n’aurait pas accès autrement, explique le conseiller. On peut recruter partout dans le monde, puisque la ressource n’a pas besoin d’être physiquement présente sur le lieu de travail. »

« On parle ici de compétences clés, précise-t-il. Et de mandats qui peuvent se faire à distance. Par exemple, les emplois en informatique, en création et dans les médias s’y prêtent bien. »
De plus, comme l’entreprise n’a pas de relation d’emploi avec le travailleur, elle n’a pas de charges sociales ni de cotisations à l’assurance-emploi à défrayer. Elle peut donc se permettre de payer un peu plus cher la ressource qu’elle va chercher.

« L’entreprise gagne en souplesse et en rapidité », conclut le conseiller. Elle peut s’adapter au gré des mandats, en allant chercher les joueurs qui lui permettront de se démarquer dans chacun de ses projets.

Pas que des avantages
« Quand on décide de recourir à des ressources externes, c’est sûr que la collégialité n’est pas la même, prévient Jérôme Côté. C’est difficile de recréer l’esprit d’équipe. »
Les travailleurs temporaires n’auront pas la même loyauté ni le même engagement envers l’entreprise, poursuit-il : « Un contractuel est engagé pour une tâche bien précise, et ça se limite à ça. S’il y a un feu à éteindre, il ne va pas rester après les heures de travail, comme pourrait le faire un employé permanent. »

Par ailleurs, recourir à une ressource externe implique de partager un peu du savoir de l’entreprise : « Pour que le travailleur accomplisse son mandat, il y a de bonnes chances qu’on doive lui donner accès à des outils et à des informations privilégiées de l’entreprise. Même s’il est possible de lui faire signer une entente de confidentialité, il ne va pas oublier ce qu’il a vu! »

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