Le monde manufacturier est en plein chambardement numérique. Automatisation des tâches, analyse de données, optimisation et individualisation de la production, les changements sont profonds et vont transformer le secteur au cours des prochaines années.
On parle aujourd’hui d’une quatrième révolution industrielle. Elle a été réfléchie par les Allemands qui se sont penchés sur la façon d’assurer que ses entreprises demeurent compétitives dans le futur. Leur conclusion : l’usine 4.0 sera agile, rapide et saura s’adapter aux moindres fluctuations du marché. Elle y arrivera surtout grâce à un écosystème numérique qui agira sur ses modes de production, de gestion et de distribution ainsi que sur la manière dont ses clients acquerront ses marchandises.
Le monde a pris le pouls des constats allemands : ceux qui ne se réformeront pas vont mourir. Pour le Québec, l’enjeu est de taille. Le secteur manufacturier représentait près de 14 % du PIB de la province en 2014, soit plus de 480 000 emplois. Or, des travaux menés pour le compte du gouvernement québécois montrent que les industries d’ici investissent 15 % de moins que leurs concurrents canadiens pour entreprendre ce virage. Tant et si bien que Québec a décidé de lancer son plan d’action en économie numérique pour tenter de redresser la barre.
La robotisation des usines est au cœur du débat. D’ici 2020, c’est cinq millions d’emplois dans le monde qui pourraient disparaître au profit de l’automatisation. Pour rester compétitives, les manufactures n’auront pas le choix de s’engager dans cette voie. Si on parle beaucoup de mécanisation, on oublie parfois que cette course en est aussi une à l’information. Les entreprises doivent être capables de générer, de collecter et d’analyser toutes les données nécessaires à la prise de bonnes décisions d’affaires, rapidement.
Ils le feront en ayant accès, en temps réel, à de grandes quantités de renseignements générées tant par le comportement des consommateurs sur leur site Web que par les GPS de leur flotte de véhicules ou la vitesse de leur chaîne de montage. L’internet des objets sera central dans cette transformation.
Changement majeur sur le marché de l’emploi
Dans un reportage de Radio-Canada diffusé cette année, Stéphane Forget, le président de la Fédération des chambres de commerce du Québec, indique que : « Dans le secteur manufacturier, les employés d’hier étaient traditionnellement vêtus d’un bleu de travail. Ceux de demain pourraient bien porter un sarrau blanc. »
Si le travail de journalier existera toujours, il y a fort à parier que ceux-ci seront en moins grand nombre. De plus, ces employés devront avoir des acquis technologiques pour être en mesure de comprendre les robots et les données. Aussi la formation continue sera-t-elle de mise pour tous les ouvriers de ces industries.
Voici, selon le gouvernement du Québec, les huit compétences qui seront les plus recherchées dans le domaine manufacturier au cours des prochaines années.
- Gestion de données
- Sécurité des données
- Interaction humain-machines
- Conception d’interfaces utilisateur
- Développement de logiciels
- Programmation
- Science des données
- Capacités analytiques
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