La violence conjugale… au travail

La violence conjugale est un phénomène encore malheureusement très répandu, et les victimes en subissent les conséquences jusque sur le marché du travail. Une étude unique au Canada a récemment été menée à ce sujet par le mouvement syndical et la Faculté d’Éducation de l’Université Western.

Pas moins du tiers des quelque 8 429 employés sondés d’un bout à l’autre du pays ont déclaré avoir été aux prises avec une situation de violence conjugale. Pire encore, plus de la moitié des répondants ont raconté avoir continué à subir cette violence hors du foyer, jusque sur leur lieu de travail. Comment? «Ça peut être par des appels incessants, des messages textes menaçants. Parfois même, on parle d’un conjoint qui débarque physiquement sur les lieux du travail pour poser des gestes de violence», explique Vicky Smallman, directrice nationale de la condition féminine et des droits de la personne au Congrès du travail.

D’autres chiffres viennent également surprendre. Ainsi, 40 % des employés ont affirmé que la violence conjugale les avait empêchés d’aller travailler et 10 % ont carrément perdu leur emploi à cause de l’absentéisme, du manqué de concentration, etc. « N’oublions pas que cette étude a été menée auprès d’employés syndiqués : imaginez le résultat auprès de travailleurs moins bien protégés!», rappelle Mme Smallman.

Changer la loi?
L’organisme travaille activement avec le gouvernement afin de mettre en place des mesures pour contrer ce problème. «En Ontario, suite au décès d’une infirmière tuée par son conjoint sur son lieu de travail, le gouvernement a mis en place une législation afin d’obliger les employeurs à veiller à la sécurité de leurs employés», souligne Vicky Smallman. Pour elle, c’est de ce genre d’initiative, encore très marginal, dont il faut s’inspirer. Elle suggère par exemple des journées de congé payées, afin que les victimes puissent aller en cour, se reposer ou consulter des professionnels sans craindre d’être mis à la porte.

Le problème c’est qu’une minorité ose en parler à son employeur. C’est normal : on ne veut pas mélanger vie personnelle et vie professionnelle. Or, c’est un tabou qu’il faut vaincre quand il s’agit littéralement de vie ou de mort. «On devrait soutenir ces femmes, et non les punir. En augmentant la sensibilisation face à cette question en milieu de travail, les tabous devraient diminuer… », conclut la directrice nationale de la condition féminine au Congrès du travail du Canada.

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