Une préentrevue téléphonique peut sauver un temps fou lors du processus d’embauche, mais encore faut-il savoir poser les bonnes questions pour trouver la perle rare.
«Une première entrevue au téléphone valide l’intérêt du candidat pour le poste et valide son profil, selon les critères nécessaires, ce qu’on appelle les fondamentaux», explique Jessica Joyal, chasseur de têtes.
Pour établir ceux-ci, le recruteur doit connaître à fond le poste à combler. Vérifier que le candidat détient bien tel diplôme ou connaît tel logiciel est aisé, mais c’est lorsqu’il faut évaluer rapidement ses qualités personnelles que la préentrevue est la plus utile.
Pour effectuer l’évaluation la plus efficace possible, Jessica Joyal demande à son client, l’employeur, de déterminer trois comportements-clés pour occuper le poste à combler, en se basant sur leurs expérience passées et les exigences. «Par exemple, si l’organisation veut absolument une personne qui a beaucoup de rigueur, je dois aller voir quelles questions je vais lui poser, qu’est-ce qui me permet d’évaluer que cette personne est rigoureuse», fait-elle valoir. Elle donne l’exemple d’une entreprise en restructuration. «Ça va apporter beaucoup de changements, alors le nouveau gestionnaire doit être capable de gérer les conflits et un environnement où les gens se sentent déstabilisés et menacés.»
De bonnes manières de faire
Avant de se lancer dans la préentrevue, le recruteur doit impérativement vérifier avec le candidat s’il s’agit d’un bon moment pour parler. «Il ne faut pas qu’il réponde à un appel s’il ne se sent pas à l’aise, s’il est pressé ou frustré, car on le ressent. On le sait qu’il est en train de payer à la caisse. Il faut se donner le temps», dit-elle.
La nécessaire question des attentes salariales doit être posée, car il n’est pas question que le processus achoppe à la fin parce qu’elle a été négligée! Le recruteur fonctionne habituellement avec une fourchette salariale dans laquelle il a de la marge de manoeuvre, mais si un candidat très prometteur a des attentes un peu plus élevées, il ne faut pas le laisser aller. «Habituellement, je retourne voir mon client et lui demande s’il a un peu d’ouverture. La plupart du temps, il dit oui, si le candidat a du potentiel et peut amener une valeur ajoutée», raconte Jessica Joyal.
Elle recommande toutefois de ne pas hésiter à se fier à son instinct si ça ne clique pas avec le candidat et à le rayer de sa liste d’emblée. «Ça arrive souvent que, malgré un bon environnement, la personne n’est pas attentive, elle a une drôle d’attitude, au-dessus de ses affaires, même si sur papier elle répond à toutes les exigences», déplore-t-elle.
L’experte en recrutement recommande de garder la préentrevue à moins de trente minutes, car c’est lors de l’entrevue en personne que l’on apprendra réellement à connaître le candidat. Remercier celui-ci et lui indiquer qu’on le rappellera pour prendre rendez-vous s’il est retenu semble évident, mais lui écrire pour lui signifier un refus est une marque de respect bienvenue. Et selon Jessica Joyal, mieux vaut indiquer tout de suite un refus que d’entretenir un faux espoir. «À cette étape, les candidatures sont toutes intéressantes, mais le but, c’est de faire un bon match», résume-t-elle.
À lire aussi:
7 étapes pour une entrevue téléphonique réussie
8 erreurs d’entrevue que font les gestionnaires d’embauche
_______
– Suivez Workopolis sur Twitter