Avec le départ à la retraite de nombreux baby-boomers, le risque d’une perte de savoir est bien réel. C’est pourquoi de plus en plus d’entrepreneurs et de professionnels se font mentors afin de transmettre leur expérience aux plus jeunes. Parole aux mentors.
« Quand ça fait plusieurs années que l’on vit l’entrepreneuriat, dit l’entrepreneur Clément Limoges, je trouve dommage que cette expérience-là ne serve pas à quelque chose. Alors, pourquoi ne pas la mettre à la disposition des plus jeunes, afin qu’ils puissent progresser plus rapidement que nous, qui n’avions pas de mentor à l’époque ? » Voilà ce qui motive l’entrepreneur de Lanaudière à faire du mentorat, mais aussi à former des mentors au sein du Réseau M de la Fondation de l’entrepreneurship, qui se spécialise dans le mentorat d’affaires.
Dans le cas de Marcel Landry, président de Medifice, à Boisbriand, c’est pour assurer la pérennité de son entreprise en construction qu’il s’est fait mentor : « J’ai un jeune sur le terrain, un autre dans le bureau. Je leur transfère ce que je sais », dit celui qui se détache progressivement des opérations quotidiennes pour se consacrer à la recherche de nouvelles stratégies d’affaires.
Pour la traductrice indépendante Anouk Jaccarini, qui fait du mentorat pour l’Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec (OTTIAQ), le but est d’aider de jeunes diplômés laissés à eux-mêmes en début de carrière : « Ils se retrouvent souvent pigistes, sans passer par un vrai poste avec un employeur qui est là pour les encadrer. »
Savoir-être c. savoir-faire
Le mentorat peut poursuivre plus d’un objectif. En mentorat d’affaires, on se concentre habituellement sur le savoir-être plutôt que sur le savoir-faire, explique Clément Limoges : « On est là pour poser des questions, amener l’entrepreneur à réfléchir. On l’aide à développer des réflexes et des attitudes afin qu’il puisse prendre des décisions rapides en ayant pensé à tout, parce qu’on veut l’aider à avoir une vision globale de ce qu’il fait. »
Le mentorat peut aussi servir à transmettre le savoir-faire à l’origine du succès d’une entreprise. Medifice a développé un modèle d’affaires qui lui a permis de remporter plusieurs appels d’offres dans la construction de CHSLD. C’est ce modèle que Marcel Landry désire transmettre à ses protégés. « Je ne les encadre pas, je travaille avec eux », précise-t-il.
Un autre type de mentorat axé sur le savoir-faire se trouve en traduction. « Notre mandat à titre de mentor pour l’OTTIAQ, c’est d’assurer un contrôle- qualité sur la production des jeunes traducteurs. En révisant les traductions qu’ils nous soumettent, je peux repérer de mauvaises tangentes et les amener à corriger le tir. »
Une source d’inspiration
Certains mentorés demandent parfois à Clément Limoges ce qu’il retire de cette relation. « Ça me fait grandir, dit-il. Ça me force à me poser des questions que je ne me serais peut-être jamais posées autrement, parce que je n’ai pas vécu la situation du mentoré. »
« Ils ont beaucoup de talent », lance de son côté Marcel Landry en parlant des jeunes qui l’entourent. Il aime leur « énergie » et leur ouverture aux nouvelles idées.
« Être mentor permet de briser la solitude de pigiste, ajoute Anouk Jaccarini. C’est une relation humaine qui est précieuse en soi et ça agrandit notre réseau de contacts. Ils ont beau être débutants, ils vont faire leur chemin et développer leur carrière… »
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