Le travail, est-ce réellement « la santé » comme le veut le dicton? Pas pour tous. Au Québec, la première source de stress des individus est l’emploi, les études ou leur occupation principale (27 %), loin devant les contraintes de temps (18 %) et les problèmes financiers (15 %).
Parmi les travailleurs québécois, 25 % présenteraient même un état de détresse psychologique élevé, selon l’Institut de la statistique du Québec. Avec toutes les conséquences que cela implique : anxiété, épuisement professionnel, absentéisme à répétition.
Comment trouver le chemin du bien-être professionnel ? Nous avons parlé à Véronique Dagenais-Desmarais, professeure en psychologie du travail à l’Université de Montréal et spécialiste de la question.
Elle nous donne les 5 clés du bien-être au travail.
Les relations interpersonnelles
« Entretenir des relations interpersonnelles de qualité avec ses collègues est fondamental pour ressentir du bien-être professionnel », lance la professeure.
La première question à se poser est donc de savoir s’il y a une adéquation entre le travailleur et ses collègues : « Ai-je l’impression que je peux être moi-même, que je peux être vrai, authentique. »
Cela ne veut pas dire toutefois qu’il y a une absence de conflits au travail, nuance la professeure : « Un conflit peut être enrichissant, si on gère cela dans le respect. Il nous permet de grandir ensemble, de nous développer. »
Un sentiment d’épanouissement
« Mon travail est-il significatif, stimulant, me permet-il de me réaliser ? » Voilà des questions importantes à se poser.
Une étude de la firme de recrutement Hays est éloquente à cet égard : 94 % des travailleurs sondés par la firme australienne ont affirmé qu’il était « important » de comprendre comment l’atteinte de leurs objectifs aidait au succès de l’organisation. Autrement, 26 % chercheront un autre emploi.
L’époque où l’on ne faisait que « puncher » est révolue : « On veut que notre travail ait un sens », conclut la professeure.
Un sentiment de compétence
Les travailleurs qui carburent aux promotions peuvent y voir une mise en garde. Se donner le temps de faire ses classes et d’apprendre son métier a aussi ses vertus.
Comme l’explique Véronique Dagenais-Desmarais, un travailleur est plus susceptible de ressentir du bien-être professionnel s’il a l’impression « d’être bien outillé pour faire son travail, qu’il se sent en contrôle ».
Le rôle de la reconnaissance
« Être compétent dans son coin, c’est bien, mais c’est insuffisant pour être heureux au travail, prévient Véronique Dagenais-Desmarais. Nous sommes des êtres sociaux. On a besoin de sentir qu’on fait partie d’un groupe. »
Un facteur important du bien-être professionnel repose donc sur l’impression de se sentir accepté par son organisation, tant pour son travail que pour ses qualités personnelles.
Le désir de s’engager au travail
« Le bien-être au travail n’est pas un état passif dans lequel on attend, les bras croisés, que le bonheur arrive, explique enfin la professeure. Le bien-être provient du désir de s’engager dans son milieu de travail afin de contribuer au bon fonctionnement de l’organisation. On veut contribuer à plus grand que soi ! » résume la professeure.
Sources :
Portrait statistique de la santé mentale des Québécois, 2012