Depuis l’avènement et la prolifération des réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram et tutti quanti) et la facilité avec laquelle on peut y accéder sur nos appareils mobiles, les employeurs privés comme publics se retrouvent avec un dilemme : doit-on en interdire l’accès au travail ? Le rendement des employés s’en trouve-t-il affecté ?
On pourrait penser qu’une personne ayant accès à l’ensemble de ses plateformes sociales sur les aires de travail verrait sa productivité réduite. Pourtant, des études disent le contraire en affirmant que son rendement s’en trouve amélioré.
Dans une étude parue en 2012, KMPG indique en effet que bloquer l’accès aux réseaux sociaux est un geste inutile, car le tiers des employés trouveront une façon de contourner ce problème.
En 2013, Jeanne Meister écrit dans la section Leadership du site Forbes que pour devenir plus performant au travail, il faut utiliser LES – au pluriel — réseaux sociaux ! Elle y résume deux études distinctes démontrant que dans certains milieux, les employés demeurent plus longtemps au travail et améliorent leurs compétences en communications en utilisant les médias sociaux pour échanger avec clients et partenaires. Ils n’ont plus la notion de faire partie d’un « système », mais bien d’un réseau d’échanges où l’humain trône au centre.
En France, un sondage réalisé auprès de 313 employés publié en 2016 indique que les réseaux sociaux arrivent en 5e position au palmarès des causes de distraction, après les collègues qui parlent fort (69 %), les téléphones fixes (53 %), les mobiles (43 %) et les conversations entre individus (41 %). On y fait le lien entre la rétention des talents, la motivation et la création « d’un environnement de travail confortable », donc dénué d’interdits.
Encadrer sans contrôler
Dans une étude parue le 28 mars 2017 chez academicsJournal.org portant sur l’utilisation de Facebook par une centaine d’employés de l’université de Cape Coast, au Ghana, on peut lire que si l’utilisation du plus grand réseau social peut entraîner dans certains cas des problèmes sur le plan de la performance, il serait une erreur de l’interdire en milieu de travail. On invite plutôt les employeurs à l’encadrer sans le contrôler, et de promouvoir une utilisation à titre d’outil d’échange d’idées, d’entraide et de liant social entre employés et auprès des clients. Encore aujourd’hui, les mots de KPMG font écho : il faut « les éduquer et les informer en vue d’une utilisation plus sûre et responsable. »
Chez Equisoft, l’un des chefs de file québécois en matière de solutions d’affaires, la question de permettre ou non l’accès aux réseaux sociaux n’a pas donné lieu à un très long débat. « Nos informaticiens suivent depuis longtemps des forums de discussions dans leurs domaines respectifs, indique Steeve Michaud, vice-président et chef de l’exploitation. Que devrions-nous faire ? Donner l’accès à certains sites et pas à d’autres ? Bloquer l’accès réseau ? Tout le monde a un mobile… »
Il ajoute qu’une intervention auprès d’un employé abusant de la politique de la boîte est excessivement rare. « Nous avons une équipe professionnelle, nous traitons nos employés avec professionnalisme et nous attendons la même chose de leur part. On leur fait confiance. » Chez eux, interdire l’accès, voire le contrôler, créerait un climat de frustration et engendrerait une gestion alourdie. « Si quelqu’un a besoin de ventiler 20 minutes sur les réseaux sociaux pour passer à travers sa journée et continuer à être l’employé performant que nous avons engagé, grand bien lui fasse. Ça ne me regarde pas ! »
Tout se joue donc sur le plan de la confiance entre employeurs et employés. Au lieu d’y voir une perte de temps, on doit y voir un allié communicationnel au grand potentiel. Il faut simplement, comme le dit si bien l’adage, ne pas abuser des bonnes choses et rester vigilant.
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