Lorsqu’on demande à un candidat de fournir des références, la plupart du temps, celui-ci s’assure de donner des noms de gens qui diront du bien de lui. C’est évident. Alors, comment tirer un profil juste du candidat malgré ce biais?
Pierre-Philippe Bédard, consultant en ressources humaines spécialisé en recrutement chez Libéra RH, propose de mettre les chances de son côté en exigeant trois références : « On limite alors l’impact de l’opinion d’une personne trop partisane. »
Six questions incontournables
- Quel était votre lien professionnel avec le candidat? Ce n’est pas en questionnant un collègue-ami qu’on aura l’heure juste. « On s’assure de parler à un supérieur immédiat, quelqu’un avec qui le candidat travaillait directement sous un rapport d’autorité », précise M. Bédard.
- À quel poste le candidat était-il attitré et quelle a été sa période d’emploi? On vise ainsi à valider l’authenticité des informations fournies dans le curriculum vitae. « Il arrive couramment qu’un candidat révise son titre et étire sa période d’emploi pour mieux paraître », souligne le consultant. Descriptive et factuelle, la question donne aussi le ton à une entrevue sérieuse, loin de la fiction.
- Quelles étaient les responsabilités du candidat? Même stratégie : confirmer l’expérience du candidat et éloigner les opinions idéalisées. On s’en tient aux faits. Bien sûr, la sélection des responsabilités par la référence constitue en soi un biais, et il est possible que celui-ci les enrobe un peu. On insiste toutefois pour recevoir une liste de tâches et de responsabilités comme réponse.
- Quelles étaient les forces de l’employé, ses bons coups? On ouvre alors la porte au profil romancé. Pierre-Philippe Bédard nous conseille de guider la référence vers la réalité peut-être moins dorée en demandant d’associer un exemple concret à chaque force ou bon coup.
- Qu’est-ce que le candidat pourrait faire pour s’améliorer? C’est une question qui teste la crédibilité de la référence. « Tout le monde a des points qui méritent une amélioration. Si la référence est incapable de nommer un seul de ces points et considère le candidat comme parfait, on a la preuve que son opinion est trop biaisée et on passe à la référence suivante », tranche Pierre-Philippe.
- Si vous le pouviez, réembaucheriez-vous ce candidat? Une réponse qui en dit généralement long… de même que le délai avant la réponse ! Si la référence hésite alors qu’elle a louangé le candidat tout au long de l’entrevue, on a intérêt à creuser pour en savoir plus.
Pierre-Philippe Bédard suggère aussi d’aller consulter le profil LinkedIn du candidat : « Les recommandations sur LinkedIn sont des références peut-être informelles, mais généralement assez crédibles. Comme elles sont signées, on peut bien évaluer leur poids. Une personne d’un certain statut ne mettrait pas sa crédibilité en jeu en faisant une fausse recommandation. »
Si un ancien collègue travaille dans l’entreprise à laquelle le candidat postule un emploi, on peut aussi lui demander ses impressions. « Ces opinions plus informelles permettent de doser les informations reçues par les références », conclut le consultant.
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