Politique et religion étaient des sujets censurés à la table de nos grands-mères, histoire de ne pas se froisser avec ceux du même sang. Aujourd’hui, les gens avec qui vous passez le plus de temps sont probablement vos collègues de travail. Entre tabou et besoin de parler, il faut parfois savoir tenir sa langue. Quels sujets devraient être évités autour de la machine à café?
La politique
Comme on ne choisit pas ses collègues, le milieu de travail est susceptible de rassembler des gens aux allégeances diverses. Extrême droite et communisme ne font pas bon ménage pour régler un dossier urgent ou une négociation délicate. Sans ravaler toutes vos convictions, inutile de déclencher une guerre froide pour si peu qu’un remaniement ministériel. C’est que la politique a la mauvaise réputation de diviser, ce qui est plutôt contre-productif lorsque l’on recherche l’harmonie au sein d’une équipe de travail.
Les employés devraient tout de même se permettre de commenter l’actualité ou de s’indigner d’abominations. La meilleure façon de se sortir des filets d’une discussion sensible est de ne jamais attaquer une personne, mais plutôt de se concentrer sur les idées en jeu.
La religion
Le divin a été évacué de l’espace public au Québec. Avec l’essor de l’immigration, les questions de foi et de pratiques religieuses refont toutefois surface. Si vous êtes un athée convaincu qui méprise toute religion, évitez les questions métaphysiques, comme la vie après la mort par exemple. Ce qui ne veut pas dire de ne pas être curieux – et respectueux – des pratiques religieuses. Ne pas parler du jeûne du ramadan alors que votre voisin de cubicule n’avale pas une bouchée de la journée, c’est refuser de voir l’éléphant dans la pièce.
Quant aux croyances new age du petit nouveau, elles déclencheront davantage le rire que la colère. Difficile de le prendre au sérieux quand il caresse des roches avant une réunion cruciale.
La sexualité
Sachez doser. Parler de son homosexualité est beaucoup plus accepté et propice à une discussion sans malaise que la polygamie ou l’adultère. Si vous vivez en commune avec d’autres polyamoureux et que vous recevez le bureau pour le souper de Noël, peut-être vaut-il mieux avertir vos collègues. Faites preuve de jugement et gardez les détails de votre vie sexuelle pour votre prochaine poésie érotique.
L’argent
En avoir trop ou pas assez et le dire haut et fort peut créer quelques malaises. Une dette particulièrement gênante donne l’impression d’une mauvaise gestion de vos affaires, un défaut dans le monde professionnel. Au contraire, un héritage inattendu qui fait de vous un multimillionnaire inquiètera probablement votre patron. Il aura peur de vous perdre, puisque le salaire qui vous comblait aura soudain l’air insignifiant. Vous avez gagné à la loterie ? Criez-le, et partagez la manne.
L’humeur
Les longues heures passées au bureau rendent les collègues de plus en plus proches. Normal de se confier à eux parfois. Il faut participer à la discussion pour ne pas être taxé d’arrogant ou de renfrogné. Toutefois, si vous êtes dans un milieu hautement compétitif où la performance sert à juger de la qualité d’un individu, ne mentionnez pas votre psychologue. Il est de plus en plus courant de consulter le « médecin des émotions », mais ne donnez pas de munitions à ceux qui pourraient convoiter votre poste.
L’important est de savoir marcher sur cette mince ligne entre la proximité et la promiscuité qui enlève toute intimité. Soyez connu pour vos réalisations, pas pour votre manque de retenue.