L’arrivée des technologies a fait en sorte que de plus en plus de travailleurs sont assis toute la journée, ce qui est extrêmement néfaste pour leur santé. Comment contrer ce fléau?
Le dur labeur fait de moins en moins suer : la position assise maintenue des heures et des heures, la plupart du temps penchée devant un écran, est l’image qui vient en tête maintenant quand on pense à un travailleur qui abat du boulot.
Cette position assise l’accompagne aussi tout au long de la journée – le transport, les repas, des loisirs de plus en plus sédentaires… Dans son livre Entraînement spinal, Jean-François Harvey baptise l’espèce que nous sommes devenus « d’homo assitus ».
L’homme n’a jamais été aussi sédentaire. Or, les effets néfastes de la sédentarité sont connus. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, la sédentarité renforce toutes les causes de mortalité. Chaque heure passée devant la télévision après 25 ans, on présume en position assise ou allongée, réduirait l’espérance de vie de 21,8 minutes selon une étude australienne de l’Université de Western Sydney.
Comment est-ce possible? La sédentarité double les risques de maladies cardiovasculaires, de diabète et d’obésité en plus d’augmenter les risques de certains cancers, comme le cancer du côlon, l’hypertension artérielle, la dépression et l’ostéoporose. Un mal généralisé, donc. Pire, une étude publiée plus récemment dans le British Journal of Sports Medicine va encore plus loin : l’activité physique régulière ne compense pas à elle seule les effets d’un mode de vie principalement sédentaire. Bref, suer au gym une heure chaque soir n’annule même pas les effets des heures passées assis au boulot.
Bien que les travailleurs aient un certain contrôle sur le choix de leur position dans leurs loisirs, c’est rarement le cas de celle de leur station de travail où ils passent près d’une dizaine d’heures par jour. Le travail de bureau nuit à la santé des travailleurs. Un véritable problème de société.
Qu’est-ce qu’un travailleur peut faire pour limiter les dégâts?
• Adopter au moins une « bonne » position assise. La position assise crée beaucoup d’impact sur les disques de la colonne vertébrale, l’équivalent de 140 kg, contre 100 kg pour la position debout. Même marcher ne presse pas la colonne autant! Dans une position plus ergonomique, les courbes de la colonne sont au moins respectées de sorte que ce poids bien réparti limite les pressions et les risques de blessures.
• Se lever dès que c’est possible. Pendant un appel ou durant la lecture d’un dossier papier, pourquoi ne pas en profiter pour rester debout, et même marcher un peu? On change de la position assise dès que l’occasion nous permet de nous éloigner de l’ordinateur. On devrait minimalement se lever après chaque heure passée en position assise.
• Bouger à son bureau. Des étirements, des rotations… bref tout mouvement est bénéfique pour le corps et le sort de son état néfaste de dormance.
• S’éloigner de son bureau. Aller voir un collègue physiquement plutôt que de l’appeler, faire une marche sur l’heure du midi au lieu de rester à son poste, etc. Tout peut être prétexte à s’activer un peu.
• Être actif après le bureau. Bien qu’en bougeant régulièrement, on ne puisse compenser tous les effets indésirables du travail sédentaire, au moins, on n’ajoute pas une couche au problème avec nos loisirs!
Qu’est-ce qu’une entreprise peut faire pour protéger ses employés?
• Fournir un poste de travail ergonomique et adapté à plusieurs positions. Il existe maintenant des bureaux dont on peut varier la hauteur, l’inclinaison, etc., pour qu’elle accommode une position assise ou debout.
• Offrir un climat de travail qui favorise le mouvement. Les réunions ont-elles besoin d’être aussi longues et d’imposer la position assise? Est-ce que la culture d’entreprise met une pression pour les lunchs devant l’ordinateur? Les employés ne peuvent-ils pas circuler hors de leurs cloisons et profiter d’espaces communs conviviaux?